Réflexion de Lamennais - Livre 2, chapitre 6
Nul repos pour celui qui ne le trouve pas en soi. Le cœur inquiet, qui cherche au dehors dans les créatures la paix dont il est privé intérieurement, se fait une grande illusion; elle n'est pas là.
Pourquoi vous tromper vous-même ? La mer soulevée par les tempêtes n'est pas plus agitée que le monde et vous lui dites: Apaise mon trouble ! Il n'y a de calme que dans le sein de Dieu. Il n'y a de joie que dans la conscience pure. Les plaisirs distraient, les passions enivrent un moment. Mais ce moment passé, que reste-t-il ? Et encore que d'ennui souvent et que d'amertume pendant sa durée !
Vous représentez-vous, au contraire, une félicité comparable à celle qui accompagne l'innocence, quelque chose qui, dès ici-bas, ressemble plus au ciel que l'état d'une âme détachée de la terre et tranquille sous la main de Dieu qu'elle possède déjà par l'espérance et l'amour ? Eh bien donc, que cet état devienne le vôtre: venez et goûtez combien le Seigneur est doux. Faites un effort, veuillez seulement. Celui qui donne le bon vouloir vous donnera aussi de l'accomplir.